Il paraît qu’il n’y a pas assez d’argent pour entretenir les routes …
Entretenir, ce n’est pas refaire du neuf !
L’industrie routière et peut-être plus généralement l’ensemble des parties prenantes de l’entretien routier donnent l’impression de mélanger ces deux notions, pourtant bien différentes.
La route est un bien qui s’entretient comme n’importe quel autre bien. L’entretenir vise à le faire durer le plus longtemps possible ou plus exactement vise à garantir qu’il assure les services attendus, le plus longtemps possible.
Dans le domaine routier, nous avons le sentiment que les premières dégradations, petites généralement, localisées le plus souvent, n’intéressent pas grand monde.
Qu’elles n’intéressent pas les entreprises ayant vocation à réaliser des grandes surfaces d’enrobés, cela se conçoit bien. Par contre, elles devraient mobiliser l’attention des gestionnaires. Ce n’est pourtant pas toujours le cas.
Quelles peuvent en être les raisons ?
- La difficulté à les identifier et les suivre ?
- Le peu d’intérêt technique des travaux à réaliser ?
- Le fait que les entreprises titulaires des baux d’entretien ne s’y intéressent pas ?
- L’absence de conseil technique indépendant auprès des gestionnaires ?
Comparaison n’est pas raison. Tentons toutefois un parallèle avec un bâtiment. Si une fissure apparaît dans un mur, le gestionnaire va s’inquiéter de sa réparation rapide, efficace et durable.
Il souhaite clairement éviter les infiltrations et une détérioration plus importante qui aboutirait rapidement à un remplacement complet de ce dernier. L’aspect esthétique est clairement secondaire.
Dans le monde de la route, on a l’impression que l’apparition d’une fissure intéresse peu, qu’on la traitera quand on pourra. Par contre, à son apparition ou à sa multiplication, on commence à s’intéresser au changement complet de la couche de roulement …
Un autre exemple en la matière, qui n’est pas un entretien à proprement parler mais qui est bien révélateur de cet état d’esprit : les tranchées des concessionnaires. Elles sont pour la plupart extrêmement mal rebouchées, mal compactées, mal liées au reste de la couche de roulement, laissant pénétrer l’eau. Tant leur aspect technique que leur aspect esthétique confirment l’idée que tout cela se réglera lorsque la couche de roulement sera entièrement refaite.
Quel particulier accepterait des travaux d’aussi piètre qualité dans sa propriété sans garantie que la durée de vie soit équivalente à celle du reste de sa surface ?
Un bon entretien est un entretien qui est réalisé pour durer et pour prolonger la durée de vie de l’ensemble. Ce ne peut être, en aucun cas, un entretien réalisé à la va-vite, dans l’attente de tout changer.